Un jour de plus sans internet au bureau. La pluie tombe et
une léthargie générale s’est installée. Tout le monde attend pour pouvoir faire
quelque chose, sans vraiment savoir quoi…


Nous avons planifié ma prochaine et dernière mission.
Rénover le camp sur le site de la Mbani, agrandir les toits, les refaire avec
de la paille tissée plutôt que des bâches, bref je partirais jeudi pour 6 jours
sur place avec une équipe de 4 personnes (deux guides et deux tisseurs de
paille) nous n’irons pas en forêt le but étant seulement de rendre le camp
vivable pour les prochains touristes.


En attendant rien ne se passe la vie continue dans la flemme
habituelle de Tchibanga.
Je m’arrange des passages au cybercafé régulièrement
pour vous tenir informé de tout ça, je traine au bureau et le soir on sort
boire des bières avant de rentrer regarder des films avant de dormir. Tout cela
à beau rentrer dans une routine le temps continue à filer, dans 10 jours je
remonte sur Libreville, déjà, ces 6 semaines seront passées super rapidement,
comme un claquement de doigt et pourtant j’ai l’impression d’avoir toujours
vécu ici.

Le retour bien qu’attendu avec impatience est angoissant. Les
habitudes de vie de Tchibanga, les gens, leur simplicité, leur humour va me
manquer dans le brouhaha français et la frénésie d’action des européens. Mais
on retrouve la famille (famille direct et Justine, le début de ma famille à
moi) les amis, les soirées et le confort mais aussi le froid, la pluie et la
grisaille. La pluie est-elle si différente de celle de la saison pluviale
ici ? Je pense que oui, ou alors c’est l’atmosphère froide et humide
globale, celle qui viendra me glacer le sang en sortant de l’avion. Et le
trajet en avion ? Le retour sur Libreville où la tension monte
paraitrait-il, comment tout cela va se goupiller dans mon plan, dans ma vie.
Enfin il n’est pas encore temps d’y penser, un dernier tour à Mbani me fera du
bien un peu de travail manuel, laisser ma trace, laisser une trace de mon
passage, qu’on se souvienne de moi en bien à chaque regard sur le camp, dans
chaque commentaire positif sur le campement, l’organisation l’esthétique.
Savoir que ce que nous faisons est durable, utile et même nécessaire, voilà des
motivations, du moins les miennes.